19 mars 2012

Les Crasses Pouilles

   Silencieux, noirs ou blêmes
   Et tous aussi affreux,
   Pouilleux ou lanterneux,
   C'est du pareil au même.
   Qu'ils se lancent des pouilles
   Ou pendent aux lanternes,
   Sur un manche de tresne
   Qu'on suspende leurs c…
     Chanson populaire.


  Les Crasses Pouilles s'étendent rive gauche. Elles sont en face des Lanternes Sales. Les deux quartiers n'ont rien à s'envier. Sur les deux rives, la population est aussi misérable. Il y pourtant toujours eux une rivalité entre les pouilleux et les lanterneux, une rivalité entretenue par les tigres et les allumés. On se bat des deux côtés de l'Eau, parfois pour un guignon de pain ou un bol de soupe.
  Les pouilleux ont la sale habitude de passer leur temps à s'insulter, parfois sans même penser à mal. On s'insulte pour dire bonjour ou pour prendre des nouvelles, on s'insulte en famille et entre amis. Cela ne choque plus personne, sauf les étrangers.
  Le quartier est à la fois tenu par les tigres et les allumés. Les Dents de Sabre tiennent La Comparution des Ombres, une très ancienne imagerie autrefois tenue par les Mandarins. Quant aux allumés, ils se divisent en plusieurs bandes rivales, principalement les Feux Follets, les Incendiaires et les Glaces Noires.

16 mars 2012

Les Bas Quartiers

  Les bas quartiers d'Encoche sont situés sous les Longs Murs et continuellement plongés dans l'obscurité. Ici, la lumière vient des lucioles, qui infestent les lieux, et des rares lanternes dont se servent les habitants.
  Ce sont des quartiers pauvres noyés sous la fumée et livrés à eux-mêmes. Les patrouilleurs n'y mettent pas les pieds. Ce sont les tigres et les allumés qui font la loi.
  Où que vous alliez, vous serez toujours hors de couverture de Sphère. Si vous avez besoin de passer un appel ou de vous faire téléporter, il faudra vous débrouiller tout seul. Les guides qui sont sur place travaillent tous pour les tigres ou les allumés.

13 mars 2012

L'Hôpital des Douze-Vingts

  Tout le monde connaît l'hôpital des Douze-Vingts. Dans les Lanternes Sales, ce bâtiment insalubre tient lieu d'asile.
  Les lieux sont tenus par les hospitaliers, des chevaliers qui ont fait vœu de venir en aide aux démunis. Sous leur armure solide, ce sont de braves gars, qui font tout pour aider les autres. Ils luttent contre la prostitution enfantine, la prostitution forcée, la violence conjugale, la drogue et les spasmes. Ils essaient aussi de venir en aide aux enfants, aux vieillards et aux infirmes.
  Le bâtiment fait trois étages et compte douze dortoirs de vingt places, toujours pleins. Les gens préfèrent dormir à même le sol ou dans les couloirs, plutôt que retourner à la rue. Pour gagner encore un peu d'espace, les hospitaliers ne résident pas sur place, sauf le Grand Maître qui s'est emménagé une chambre et un bureau au fond d'un couloir.
  L'endroit tombe en ruines. Les hospitaliers n'ont pas les moyens de rénover le bâtiment. Ils sont une cinquantaine de bénévoles à vivre de la charité du Conseil Logique, des pontifes et des maisons marchandes.

12 mars 2012

Les Lanternes Sales

  Les Lanternes Sales s'étendent rive droite. C'est le quartier le plus pauvre d'Encoche, celui où finissent ceux qui n'ont plus rien à perdre.
  L'endroit est tellement pollué que la magie est erratique. Un sort peut vous lâcher au plus mauvais moment et revenir quand il est trop tard. Les lanterneux vous diront de garder sur vous une poignée de cristaux pour éviter ce genre de désagrément. Hélas, la plupart d'entre eux n'ont pas les moyens de s'offrir ce luxe.
  Si vous cherchez votre chemin, méfiez-vous des lucioles. Les rues, au niveau de l'Eau, sont à moitié inondées et la fumée est si dense qu'on ne voit pas grand-chose. En suivant les lucioles, vous risquez de vous noyer.
  Les Griffes et les allumés se disputent le territoire. Du côté des tigres, on a surtout affaire aux Mandarins. Ils opèrent depuis Le Palais de Jade, une luxueuse imagerie qui tranche avec le reste du quartier. Les Dents de Sabre maintiennent tant bien que mal leur présence : ils opèrent depuis les Crasses Pouilles rive gauche.
  Du côté des allumés, on a surtout affaire à deux bandes rivales, les Flammes d'Acier et les Nuées Ardentes. Ils vendent aux lanterneux leur éclairage et leur protection.

4 mars 2012

Les Longs Murs

  Depuis les Guerres Thaumaturgiques, les Longs Murs séparent les bas quartiers des quartiers supérieurs. Ces remparts cyclopéens s'étendent sur les deux rives de l'Eau et sur toute la longueur de la ville.
  Leur construction remonte aux Guerres Thaumaturgiques. À l'époque, la ville était repliée sur elle-même et il fallait se protéger des pillards et des bandits qui terrorisaient la ville. La Closure, une loi draconienne, imposait un couvre-feu pour les habitants et une réglementation stricte sur le passage des Longs Murs.
  À la fin des guerres, la Closure resta en vigueur, mais, en 356, un incident mit le feu aux poudres : la sanglante révolte des Longs Murs. Un groupe de jeunes mages parti s'encanailler dans les bas-fonds s'était présenté après le couvre-feu aux portes Scées. Passablement éméchés, ils désiraient rentrer dans la ville haute et le refus des patrouilleurs les excita. Forts de leur nombre et confiants dans leur statut de mages, ils s'en prirent à ceux qui leur barraient la route. Le conflit prit rapidement des allures de bataille rangée. Ce fut un vrai bain de sang. Malgré les renforts, les patrouilleurs tombèrent sous le nombre. Les jeunes mages avaient le soutien des habitants des bas-fonds.
  Alerté trop tard, le Conseil Logique prit sa décision dans la hâte : il fallait à tout prix ramener le calme. Les meneurs de la révolte furent condamnés à la mort définitive. Les autres furent exilés dans les bas-fonds. Ils prirent plus tard le nom d'allumés.
  C'est dame Mélisande qui fit évoluer la situation. Peu après les évènements, cette courageuse pontife demanda au Conseil Logique de faire raser les Longs Murs et d'abroger la Closure.
  Devant leur refus, elle décida se promener tous les soirs sur les Longs Murs en signe de protestation. Elle sortit accompagné de ses damoiselles de compagnie et de ses suivantes, mais sans escorte et sans armes, précédée seulement de quelques porteurs de lanternes. Bientôt d'autres dames des hauts quartiers se joignirent à sa promenade quotidienne. La pontife avait lancé la mode. Contre toute attente, il n'arriva jamais rien à ces dames sans escorte. Il faut bien dire que bien des habitants des bas-fonds voyaient là une occasion de faire assouplir la loi.
  Aujourd'hui, la Closure est tombée en désuétude. Personne n'est plus là pour la faire respecter, mais les Longs Murs sont encore debout. La chute de l'imposante tour des Rois a en partie ruiné le rempart rive gauche. Le Conseil Logique a voté la restauration de l'édifice, mais, faute de financement, les choses en restent là. Seuls les lanternots les plus extrémistes soutiennent encore le projet.
  Les patrouilleurs sont un héritage des Longs Murs. Avant de devenir un corps organisé, c'était le nom donné aux miliciens recrutés pour patrouiller sur ces remparts.

  Les portes Sourdes.  À l'époque de la Closure, les portes Sourdes étaient le seul moyen de franchir les Longs Murs. Toute personne prise à voler par dessus les murs ou à passer à travers était punie de mort définitive.
  Ces lourdes portes, hautes de quinze mètres, étaient ouvertes le jour et fermées la nuit, et les patrouilleurs filtraient le passage.
  Il y avait autrefois douze portes Sourdes. Il n'en reste plus aujourd'hui que onze. L'écroulement de la tour des Rois a détruit le dernière et fait une brèche dans les Longs Murs. La plupart ne sont plus fermées la nuit. Certaines sont même dans un tel état qu'on ne peut plus les fermer. Les patrouilleurs y sont toujours de garde. Ils surveillent les allées et venues, mais ne filtrent plus personne.