17 février 2011

Plasma

   C'est en rédigeant l'article "arcanepunk" sur Wikipédia que j'ai découvert Plasma de Walter Jon Williams. Ce roman est sorti il y a une bonne dizaine d'années. Disons-le tout de suite : il y a mieux comme livre. Vous pouvez vous économiser la lecture de ces quatre cents pages.
  Pour moi, il y a deux catégories d'auteurs en fantasy : les faiseurs d'univers et les faiseurs d'histoires. Williams appartient à la première catégorie, et il n'est pas fameux. Je vous épargne donc le résumé de l'intrigue et la psychologie des personnages : il n'y a pas grand-chose à en dire.
  Passons donc à l'univers. Le roman est urbain et arcanepunk, deux ingrédients qui m'intéressent. Nous sommes à Jaspeer, une ville qui ressemble à n'importe quelle grande ville américaine aujourd'hui. Seulement voilà, cette ville fonctionne à la magie, ou plutôt au plasma, c'est le nom qu'on lui donne. Ce plasma est une énergie géomantique produit par la configuration des bâtiments. Il sert à beaucoup de choses : éliminer la fatigue, se soigner, rajeunir, lancer des boules de feu, se projeter astralement, modifier génétiquement les espèces, se téléporter et dessiner des pubs dans le ciel. J'en passe sûrement au passage. Si j'ai bien compris, la plupart des appareils fonctionnent à la fois au plasma et grâce à un moteur à hydrogène.
  Tout le monde peut se servir du plasma, mais il est étroitement surveillé par une organisation gouvernemental, l'Office du Plasma. Il faut être riche et puissant pour y avoir accès en quantité et pour se former à son utilisation.
  L'idée est bonne, mais on reste un peu sur sa faim. La ville est assez peu décrite. On parle de racisme : l'héroïne est barzakie, comprenez afro ou latino. On parle aussi de mafia, de complots et de guerres, mais il n'y a rien de très passionnant.

   La Guerre du Plasma est la suite de Plasma. Saluons au passage l'inventivité des traducteurs français qui ne peuvent pas s'empêcher de changer constamment les titre des livres qu'ils traduisent.
  L'auteur change de ville pour nous plonger au cœur de Caraqui, une espèce de Venise américanisée. On passe de quatre cents à six cents pages, mais toujours rien de très passionnant. Il y a encore de la mafia, des complots et des guerres, on rajoute des mutants, un ordre mystique et une prophétie concernant l'Élue. Ça fait toujours bien une prophétie, ça permet à l'intrigue de décoller un petit peu. Sauf que là, ça s'arrête là. Il y a aussi un grand méchant, mais c'est plus un méchant qu'un grand méchant. On sent que l'auteur avait une suite à raconter, il y a plein de questions en suspens, mais non, bon, il n'y a pas de suite.
  On apprend quelques petits choses sur le plasma, qu'on peut créer de la matière à partir de rien, qu'il y a des façons subtiles de se servir du plasma, mais vous pouvez vous épargner ces six cents pages. Dommage, l'idée était bonne. On repassera.

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