C'est à la suite d'une remarque sur Casus NO que je me suis fait cette réflexion : j'ai lu beaucoup de fantasy, mais il n'y a pas beaucoup de livres que j'aime.
Si je fais le tour des livres que j'aime, j'arrive à dix ou douze livres au max. Mais commençons plutôt le tour.
Jhereg de Steven Brust. C'est excellent et arcanepunk à souhait. L'auteur assume totalement le côté magique et le côté urbain. Une excellente inspi pour Terres Suspendues. Hélas, autant le premier tome est agréable, autant les suivants manquent sérieusement d'intérêt. Heureusement, l'intrigue se suffit à elle-même. Vous n'aurez pas à vous forcer à lire les suivants.
Dune de Frank Herbert. Le seul roman de science-fiction du lot. Il y a quelques incohérences, les boucliers et les atomiques, le faible nombre de planètes habitées et de Maisons dans l'Empire, mais passons dessus. Là encore, je n'ai pas trouvé la même magie dans les romans qui suivent, mais comme l'intrigue se suffit à elle-même
Fendragon de Barbara Hambly. De la fantasy gritty et elf free : un monde médiéval où la magie et la technologie sont balbutiantes, où le savoir s'est perdu, où les hommes sont la seule espèce intelligente et où les héros sont des hommes comme les autres. Pourtant il y a quelque chose d'attachant. Les deux premières pages du roman sont consacrées à un sort d'invisibilité décrit avec une élégante simplicité.
Le Sorcier de Terremer d'Ursula K. Le Guin. Encore de la fantasy gritty, mais moins gritty que la précédente. Là encore, je n'ai pas trouvé la même magie dans les romans qui suivent.
La Légende de l'Épée Noire de Margaret Weis et Tracy Hickman. Dommage ! Les auteurs sont de merveilleux faiseurs d'univers, mais de mauvais faiseurs d'histoires. L'univers est arcanepunk et se prêterait à des aventures urbaines, mais non, on a droit une intrigue en pleine campagne à base de prophétie et de fin du monde. C'est pourtant une excellente inspi pour Terres Suspendues. À lire uniquement pour l'univers. Les deux premières pages du premier chapitre nous montrent comment décrire un univers magique tout en finesse et en quelques pages. Je n'ai jamais lu mieux.
Le Fermier Gilles de Ham de J.R.R. Tolkien. De la fantasy gritty avec une pointe d'humour.
Le Fléau de Chalion et le Le Paladin des Âmes de Lois McMaster Bujold. De l'excellente fantasy gritty. Une réflexion sur les dieux, sur ceux qui y croient et ceux qui n'y croient pas, sur ceux qui les voient et ceux qui ne les voient pas. La réponse la plus élégante que je connaisse à la question de la magie divine en medfan.
Les Seigneurs des Runes de David Farland. Comme Weis et Hickman, l'auteur est un faiseur d'univers, pas un faiseur d'histoire. On est dans une fantasy héroïque ou les héros sont très au-dessus des autres hommes. C'est tout de même très médiéval et toujours elf free.
Tous des magiciens de Randall Garrett. C'est un roman contemporain, mais qui se passe sur une Terre alternative. La magie existe, mais ces effets restent très mesurés.
L'Abîme arc-en-ciel de Barbara Hambly. Encore un roman de Barabara Hambly, très gritty comme il se doit. Il est excellent. On découvre le quotidien des magiciens dans un monde médiéval où la magie est vue comme plutôt suspecte. Hélas, ou heureusement, seul le premier tome est paru en français. L'intrigue qui se traîne un peu pendant tout le premier tome prend un tour complètement différent dans le deuxième tome. Ce dernier est non seulement sans intérêt, mais pratiquement sans rapport avec le premier.
Rhialto le Merveilleux de Jack Vance. Il s'agit d'un recueil de nouvelles de fantasy. Peu de romans évoque le quotidien d'un archimage. Jack Vance le fait avec un style inimitable mais très inégal. Un incontournable quand on s'intéresse à la magie.
Je finirai avec le pire : la série des Thraxas de Martin Scott. C'est pulp, c'est mauvais et c'est mal traduit, mais j'adore au point d'avoir dévoré chaque tome. Le mieux est de le lire dans la version originale. Le héros est un guerrier magicien raté, bedonnant et alcoolique, reclassé comme détective. Il évolue dans une ville où tout le monde a soit un pet au casque soit un bédo aux lèvres.
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